La Cie Razno se construit comme un espace de recherche théâtrale international. Nous croyons que le monde d’aujourd’hui ne peut se comprendre que dans sa globalité, que chaque cloisonnement mène vers son incompréhension.

Pour rompre avec les conventions dans lesquelles s’enferme de plus en plus notre théâtre « national » (et quelques autres européens d’ailleurs), nous trouvons indispensable d’ouvrir le dialogue au sein même de la compagnie. D’où la commande de la pièce à un auteur qui vit en Croatie, l’engagement d’un metteur en scène « yougoslave » qui, vivant à Paris, travaille entre la France et tout l’espace théâtral yougoslave, d’un vidéaste vénitien…

Ces rencontres et le travail commun se sont faits en contournant les démarches habituelles de la production en France : entre septembre 2008 et juillet 2009 le projet est conçu, la pièce est écrite et répétée… sans attendre les délais de demande et de distribution d’aides au projet.

Finalisé pour le festival « Nous n’irons pas à Avignon », le spectacle envisage des horizons au-delà de nos frontières : une tournée est en préparation en Croatie, Serbie, Slovénie…

La Cie Mappa Mundi a été créée en 1993 à l’initiative de Miloš Lazin, et avec l’aide de Jean-Pierre Vincent, Philippe Adrien, Bernard Chartreux, qui sont encore dans le bureau de l’association.
L’idée était de créer un lieu de rencontre et de réflexion autour d’un nouveau venu dans l’espace théâtral français.

Le nom (qui se réfère à celui des anciennes mappes mondes) avait pour but de confirmer une conception de théâtre qui essaie de se déterminer par rapport au monde actuel, et de contribuer à son déchiffrement (la scène comme une loupe joueuse, déformante, mais voyante).
C’est la guerre dans la patrie déchirée de Miloš, devenue fantasmagorique, cauchemardesque, qui a dominé la thématique des premières activités de la compagnie (spectacles Hôtel Europe, Inès & Denise).
Puis, au tournant du siècle, ce sont « les enfants de désastre », les tout jeunes auteurs de théâtres (pour le plupart – des auteures) des pays issus de la Yougoslavie qui offrent à la compagnie la possibilité de saisir les contours d’un nouveau monde possible, et de les croquer sur les scènes françaises, bosniaques, croates.
La compagnie s’offre également plusieurs champs d’investigation :  le travail d’écriture (à travers des commandes aux auteurs et traducteurs et différents types de collaborations avec les écrivains), et l’exploration de différentes facettes de jeu des acteurs, qui pourraient trouver une adéquation avec les modes de réceptions d’aujourd’hui (en les questionnant, en les mettant en cause, en les dédisant.)

La Cie Mappa Mundi n’a pas des subventions. Elle dépend des aides aux projets (Ministère de la culture et des affaires étrangères, Culturesfrance, différentes fondations internationales), du soutien des institutions (AET, BPI, Centre Georges Pompidou, La Chartreuse, les CDN – de Montluçon et de Limoges), celui des scènes conventionnées (L’Aire libre à Saint Jacques de la Lande et Les Ephémère du Mans, Gare au Théâtre à Vitry sur Seine) et enfin du soutien des associations (Maison d’Europe et d’Orient à Paris et Troisième bureau à Grenoble).